Le grand orgue de l'Église Saint-Théodore
Érigé en 1732 grâce à la générosité des fidèles du quartier, l’orgue de Saint-Théodore est un témoin exceptionnel du patrimoine musical marseillais. Son buffet monumental en bois sculpté, classé Monument historique en 1976, surplombe la grande porte de la nef centrale. Il arbore les armoiries d’Andrault de Langeron, commandant de Marseille lors de la Grande Peste de 1720.
À l’origine, les constitutions des Récollets interdisaient les orgues dans les chapelles conventuelles. Une dérogation fut obtenue en 1742 par une bulle du pape Benoît XIV. L’instrument fut perfectionné entre 1748 et 1750 sous le supériorat du père Roch Balestrier, probablement avec la participation du père Lactance, religieux récollet et facteur d’orgues.
L'orgue survécut à la Révolution et bénéficia de plusieurs réparations, notamment par Borme en 1804, puis Blondeau et Imbert. En 1890, l’abbé Scelle fit construire un nouvel instrument par le facteur François Mader, tout en conservant les boiseries d'origine. L'inauguration eut lieu le 22 décembre 1890.
En 1934, une restauration fut réalisée par les établissements Michel Merklin & Kuhn. Après une période d’abandon, un relevage fut entrepris en 1997 par Thierry Lestrez, sous l’impulsion des Chevaliers du Saint-Sépulcre et avec le soutien de la municipalité.
Lors du ravalement de la façade de l’église en 2015, des infiltrations d’eau ont gravement endommagé l’orgue, qui depuis ce jour n’est plus en état de fonctionnement.
Les peintures de l'église Saint-Théodore
L'église Saint-Théodore abrite une riche collection de tableaux, présentés et décrits ci-dessous.
L'Embarquement de Saint-Louis pour la croisade, Jacques-Antoine Beaufort
Le tableau L'Embarquement de Saint-Louis pour la croisade, attribué à Jacques-Antoine Beaufort (1721-1784), fondateur de l'Académie de peinture de Marseille, représente le roi lors de son embarquement à Aigues-Mortes. Vêtu d'une cuirasse et entouré de soldats, Saint-Louis est montré recevant un bouclier que lui tend un ange.
Saint-Jérôme au désert, auteur inconnu
Ce tableau représente Saint Jérôme au désert. L'auteur est inconnu.
Le jugement de Sainte-Barbe, François Puget
Le tableau "Le Jugement de Sainte-Barbe", attribué à François Puget (1651-1707), illustre le début du martyre de Sainte Barbe. Son père, Dyoscore, incapable de supporter sa conversion au christianisme, l’enferme d’abord, puis la traîne devant le préteur Marcien. La jeune fille subit des tortures à coups de marteau, tandis qu’une auréole bienfaisante voile sa nudité pour préserver sa dignité. Commandé pour les Pénitents Blancs de La Ciotat, le tableau passa entre les mains de M. Perree, curé de Saint-Théodore, après la Révolution, avant d’être installé dans l’église Saint-Théodore après 1861.
La torture de Sainte-Barbe, François Puget
Le tableau La Torture de Sainte-Barbe, attribué à François Puget (1651-1707), illustre la seconde partie de la légende. Hors de lui face à la résistance de la jeune martyre, Dyoscore, après lui avoir coupé les seins, la fait torturer. Un chien dévore ses restes, tandis que le feu céleste foudroie le père impie. Après la Révolution, le tableau a appartenu à M. Perree, curé de Saint-Théodore, avant d’être installé dans l’église Saint-Théodore en 1861.
Décor des voûtes centrales, Antoine Sublet
Les peintures ont été réalisées par Antoine Sublet (1821-1897) entre 1860 et 1863. La première travée représente les ténèbres et les démons face à un ange assis sur une rosace. La seconde travée montre l’artiste à travers les instruments de la Passion, portés par des anges. La troisième travée présente un ange portant un calice et une hostie, symbolisant la foi. Tout autour, des anges, descendants du ciel, portent des corbeilles de fleurs et jouent de la musique. Dans la quatrième travée, d’autres anges apportent des ornements sacerdotaux, évoquant ainsi le sacrifice de la messe. Dans les travées du sanctuaire, Dieu est représenté assis dans les nuages, avec Jésus à ses côtés, montrant les stigmates. En arrière-plan, on peut observer Saint Louis, Saint Antoine de Padoue et Saint Bonaventure.
Les sculptures de l'église Saint-Théodore
L'église Saint-Théodore compte de nombreuses sculptures, telles que des statues de grande qualité, des bénitiers et un baptistère.
Les Bénitiers, Dominique Fossati
Datant d’environ 1750, ces deux vasques en forme de coquille sont l’œuvre de Dominique Fossati. Placées de part et d’autre de l’entrée principale, elles sont ornées de figures d’anges tenant une cartouche sur laquelle est gravé l’insigne des Récollets, représentant la main du Christ et celle de Saint François. Ces éléments sculpturaux témoignent du raffinement artistique de l’époque et de l’influence spirituelle des Récollets sur l’ornementation architecturale.
Les Fonts baptismaux, Dominique Fossati
Réalisés vers 1750 par Dominique Fossati, les fonds baptismaux sont situés dans la 5ᵉ chapelle à droite. Ils se composent d’une vasque à godrons en forme de coquille, reposant sur une console à volutes. L’ensemble est encadré par une niche en plein cintre, ornée d’une double coquille et d’un fronton décoré d’une tête d’angelot. Au sommet, un vase surmonté d’une pomme de pin, accompagné d’armoiries inconnues, complète cette composition sculpturale raffinée, témoin du savoir-faire artistique de l’époque.
Retable de Saint-Antoine de Padoue
Ce retable, daté du XVIIIe siècle, présente une composition élégante réalisée en marbre et stuc. La cuve était ornée de palmes encadrant un médaillon en marbre vert, ajoutant une touche de raffinement à l'ensemble. Le retable encadre une niche où, au sommet, deux anges tiennent une palme et un livre, symbolisant la pureté et la sagesse divine.
L'ensemble met en valeur une statue de procession du saint, placée au centre de la niche, créant ainsi une scène pieuse et solennelle, dédiée à la vénération de Saint-Antoine de Padoue.
Retable de Saint-François d'Assise
Daté vers 1720 pour le retable et du XIXe siècle pour le tombeau, cet ensemble remarquable est réalisé en marbres et stucs, et l’artiste reste inconnu. Situé dans la première chapelle du collatéral gauche, le retable encadre une niche ornée de têtes d’anges, créant un effet visuel élégant et spirituel.
L’iconographie du retable est composée de deux bas-reliefs : l’un représentant la Vision de saint François, l’autre ses Stigmates. La composition se termine par une gloire, où se trouve l’insigne des bras croisés, surmontés d’une croix. Cet ensemble met en valeur une statue du saint, en carton-pierre, qui trouve sa place au centre de cette scène pieuse et artistique.